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L’éthique de la communication à l’ère des réseaux sociaux

Aujourd’hui, grâce aux réseaux sociaux qui transcendent les frontières géographiques, (presque) tout le monde s’exprime publiquement. Et, semble-t-il, pour un certain nombre d’entre nous, tout peut être dit. En contradiction totale avec nos usages et nos valeurs africaines ancestrales, certaines personnes, derrière l’anonymat ou la distance de leurs écrans, n’hésitent plus à insulter et à déverser des flots de haine et de mépris sur des femmes et sur l’autorité établie. Ces attaques violentes rappellent que, sans éthique, la communication numérique peut être nocive.

Un miroir déformant de nos responsabilités

Les réseaux sociaux qui permettent à chacun de partager ses idées et ses opinions avec un large public d’internautes offrent cependant à certains une illusion de distance et d’impunité. De plus en plus d’individus profitent de la liberté d’expression sur ces plateformes virtuelles pour s’attaquer à l’intégrité et à la dignité d’autrui. Ce faisant, ils compromettent non seulement l’image publique de leurs victimes, mais aussi leur équilibre personnel et familial. Savent-ils seulement que l’éthique de la communication n’est pas un concept superflu, mais une nécessité pour préserver la dignité d’autrui et la paix sociale ?

L’éthique, un pilier fondamental de la communication

La communication, bien plus qu’un simple échange d’informations, repose sur des principes intemporels qui assurent un dialogue courtois et constructif. L’éthique en communication exige le respect de la dignité humaine, la responsabilité, l’honnêteté et la transparence. Lorsqu’elle s’accompagne d’empathie et de bienveillance, elle devient un véritable levier d’harmonie. Elle invite à se questionner avant de publier : « Mes mots peuvent-ils nuire ? », « Suis-je en train de propager une information vérifiée ? », « Comment réagirais-je si cela m’était adressé ? ». Il ne s’agit pas de censurer la liberté d’expression, mais de la conjuguer avec conscience. Autrement, manipuler des informations grappillées ou déformer des faits pour semer la discorde et nuire à autrui est, a minima, une violation des principes élémentaires de la communication qui participe à détruire le tissu social.

Les dérives de la communication numérique

Lorsque l’éthique disparaît, les conséquences sont multiples. Les victimes de cyberharcèlement endurent des traumatismes profonds, parfois irréversibles. Pendant ce temps, les fausses informations se répandent plus vite que les démentis, et nourrissent pendant longtemps la suspicion et les divisions. Comme le soulignait Francis Bacon : « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. »

Pour contrer ces dérives et garantir un cadre d’expression respectueux sur les réseaux sociaux, des régulations ont été mises en place. En Europe, le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) encadre l’utilisation des informations personnelles et responsabilise les acteurs du numérique. Il engage aussi bien la responsabilité de l’émetteur d’un message diffamatoire que celle de l’hébergeur de la plateforme sur laquelle ce message est diffusé. Sur le plan local, de nombreux gouvernements ont également adopté des mesures. En Côte d’Ivoire, les autorités ont instauré la Plateforme de Lutte contre la Cybercriminalité (PLCC) pour traquer et sanctionner les infractions en ligne. Cela contribue quelque peu à la sécurité numérique et à la protection de la dignité des citoyens.

Vers une communication plus responsable

Afin de promouvoir une communication éthique, il est nécessaire de sensibiliser aux conséquences de la prise de parole en ligne, du partage systématique d’informations infondées et d’encourager une meilleure régulation des contenus. Mieux, il faut veiller à intégrer dans nos programmes éducatifs, déjà pour les plus jeunes, le bon usage des réseaux sociaux. Les plateformes doivent aussi jouer leur rôle en limitant la propagation des discours haineux et diffamatoires au lieu de les encourager en reversant des dividendes à ces « faiseurs de vues ». Il est tout aussi primordial de promouvoir la bienveillance et l’écoute pour faire de l’internet un espace de dialogue constructif plutôt qu’un terrain de confrontation.

Conclusion

L’éthique de la communication est une nécessité de notre époque, en particulier à l’ère des réseaux sociaux où chaque individu peut devenir un diffuseur d’informations. Ces plateformes ne sont ni bonnes ni mauvaises en soi, c’est l’usage-même que nous en faisons qui définit leur valeur. Il est de notre responsabilité de promouvoir des pratiques respectueuses et bienveillantes afin d’y garantir un environnement de communication apaisée et harmonieuse. Car, au final, les mots ont un pouvoir immense, celui de construire ou de détruire. Faisons-en sorte qu’ils servent à élever plutôt qu’à abattre. La communication n’est autre chose qu’un pont entre les individus. Brisons les murs ! Nos mots doivent être au service de la compréhension et de l’unité.

Antoine BLAGNON

Je suis Antoine BLAGNON, Consultant en communication, Formateur, Écrivain - auteur de S'ACCOMPLIR - Rien ne sauve autant que l'amour. Pour toute aide en communication ou pour optimiser votre stratégie, n'hésitez pas à me contacter. Web Et Editions est à votre disposition pour vous accompagner dans tous vos projets de communication et d'édition.

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