Dans un monde plutôt globalisé grâce à Internet, se faire comprendre, échanger des idées et influencer les opinions requièrent des compétences en communication indéniables pour développer son leadership. Cependant, dans le processus de communication, il est fréquent que l’on rencontre des obstacles qui empêchent le message de franchir toutes les oreilles ou de toucher tous les esprits de la manière souhaitée. Parmi ces obstacles, l’on se rend bien compte que les barrières psychologiques et culturelles tiennent une place centrale. Elles influencent parfois les interprétations et la réception même des messages.
Quelles sont les barrières psychologiques et culturelles ?
Les barrières psychologiques se manifestent souvent sous forme de préjugés, de biais et de croyances personnelles. Ces éléments prédisposent notre perception de l’autre et de son message. Nous jugeons selon nos a priori. Ces barrières psychologiques peuvent amener des individus à rejeter, à altérer ou à filtrer les informations reçues pour les adapter à leurs convictions personnelles. Par exemple, si l’on pense qu’un individu est fiable, légitime, on a tendance à facilement prêter attention à ses arguments et même, à les reprendre à son compte, quand bien même ces informations sont invalides et infondées. Les barrières psychologiques peuvent être une source de trouble à l’ordre public parce qu’elles font naître des rumeurs, des théories fantaisistes, dangereuses, et des comportements délictuelles et criminelles.
Les barrières culturelles, quant à elles, incluent les différences de valeurs, de normes sociales, de références culturelles et de modes de communication. Ces distinctions peuvent faire naître chez les personnes concernées des malentendus ou des incompréhensions lorsque le message est interprété par le récepteur selon une grille de lecture qui est propre à sa culture et non à celle de l’émetteur. Par exemple, hocher la tête de haut vers le bas est un signe d’approbation dans le monde occidental, alors que la même gestuelle reflète une écoute attentive de la part d’un Japonais, et non un consentement. Dans certaines cultures, un ton direct est valorisé, tandis qu’il peut être perçu comme un manque de respect ou d’humilité dans d’autres. Ainsi, il faut tenir compte de l’environnement dans lequel l’on se trouve afin de déployer une communication efficace.
Le cas Donald Trump : une illustration des effets de ces barrières
L’élection récente de Donald Trump est un exemple notable de l’impact des barrières psychologiques et culturelles en communication. Pendant toute la campagne électorale américaine et même avant, de nombreux analystes politiques et des médias mainstream prédisaient son échec, influencés par leurs propres opinions personnelles et jugements moraux. Leur sentiment de Donald Trump comme une personnalité controversée, condamnée par la justice américaine, a pu les amener à ignorer la force de sa stratégie de communication auprès d’une partie significative de l’électorat.
Pourtant, en parcourant depuis plusieurs années les Etats-Unis d’Amérique pour porter son message, en organisant plus de 900 meetings en un an dans lesquels il intervenait directement face aux populations et en investissant massivement les réseaux sociaux avec comme nouveauté ses podcasts, Donald Trump a réussi à mobiliser de nombreux électeurs qui ne se reconnaissaient pas dans les analyses et les discours médiatiques biaisés. Les barrières psychologiques – ici, les préjugés et les opinions arrêtées – ont empêché de nombreux observateurs de la vie politique américaine de voir l’impact réel des actions de Donald Trump sur le terrain. Cette situation démontre à quel point les a priori, nourris par des barrières psychologiques, peuvent fausser la perception d’une situation et mener à des erreurs d’interprétation.
Comment surmonter ces barrières pour mieux communiquer ?
Pour dominer les obstacles psychologiques et culturels en communication, il faut adopter une approche consciente et proactive. Voici quelques pistes pour y parvenir :
a) Cultiver l’écoute active et l’empathie
L’écoute active consiste à comprendre véritablement le message de l’autre sans le juger ni l’interpréter selon ses propres filtres. Il faut juste s’efforcer de se mettre à la place de l’interlocuteur pour saisir le sens de ses paroles, même lorsqu’elles semblent décalées par rapport à nos références personnelles.
b) Éviter les préjugés et rester ouvert
Pour une communication efficace, il ne faut pas projeter ses propres jugements ou attentes sur les autres. Les préjugés peuvent déformer notre vision des choses et nous faire passer à côté d’opportunités de dialogue et de compréhension mutuelle. Dans ce cadre, il est conseillé de se rappeler que l’expérience, les valeurs et les points de vue des autres, même s’ils diffèrent des nôtres, ont une légitimité propre.
c) Adapter son message au contexte culturel
La connaissance des différences culturelles permet d’ajuster sa communication en fonction du public. Par exemple, dans un environnement où la hiérarchie et le respect des titres sont importants, un style formel et respectueux est de mise, tandis que dans d’autres contextes, un ton plus direct et informel pourra renforcer le lien avec l’auditoire.
d) Repenser ses biais cognitifs
Les biais cognitifs, tels que l’effet de halo (juger une personne sur la base d’un seul trait) ou le biais de confirmation (chercher des informations qui confirment nos croyances), sont des obstacles internes à la communication. Pour les dépasser, l’on doit être capable de les reconnaitre et de prendre conscience de leur présence. Ensuite, on va faire l’exercice intellectuel de chercher activement des contre-exemples qui pourraient bousculer nos certitudes.
Les bénéfices d’une communication libérée des barrières
Dépasser les barrières psychologiques et culturelles permet non seulement de renforcer l’efficacité de sa communication, mais aussi de créer des interactions plus enrichissantes et authentiques. Une telle démarche favorise l’établissement de relations de confiance et le développement de collaborations constructives. En entreprise comme dans les interactions sociales, l’ouverture et la compréhension permettent de bâtir des ponts entre des univers parfois éloignés. Cela facilite l’innovation et la résolution de problèmes complexes.
Conclusion
La communication est un exercice subtil influencé par des filtres et des biais souvent inconscients. La capacité à identifier et à surmonter les barrières psychologiques et culturelles est un atout majeur dans nos interactions, que ce soit dans le cadre professionnel ou personnel. Et cela nous porte à devenir des communicateurs habiles capables de transmettre des messages avec clarté et impact.