Il nous faut apprendre le « code informatique ». Il nous faut l’enseigner de manière plus organisée en complément des initiatives spontanées. L’intégration de la programmation informatique dans notre système éducatif doit être aussi naturelle que l’apprentissage des tables de calculs pour les enfants. Nous devons accroître la promotion de cet enseignement. C’est une nécessité urgente pour appuyer notre développement.
De nombreux Africains sont fascinés par la qualité des technologies qui améliorent leur quotidien, par exemple : passer des appels vidéo avec des proches à l’autre bout de la terre, effectuer des paiements à travers le monde depuis un minuscule téléphone mobile, obtenir des résultats pertinents grâce à une simple recherche Google, tirer parti de l’intelligence artificielle dans les tâches professionnelles, se déplacer vers d’autres planètes à l’aide d’une navette spatiale… Cependant, trop peu de gens cherchent à comprendre ou à maîtriser les technologies qui soutiennent cette modernité.
Ces technologies, qui reposent largement sur des langages qu’il est convenu d’appeler « code informatique », sont profondément enracinées dans nos vies quotidiennes et façonnent extraordinairement rapidement le futur. La nécessité d’apprendre ces langages devient donc de plus en plus urgente. Cela nous permettra notamment de comprendre comment fonctionnent les équipements que nous utilisons régulièrement, de nous approprier cette compétence, de combler la fracture numérique avec les autres continents et, qui sait, de prendre une position de leader dans l’économie numérique africaine et mondiale en développant une ingénierie pointue.
L’une des applications de l’appropriation du code informatique par les Africains qu’il me plaît de relever pourrait se traduire par le développement de solutions logicielles par des acteurs locaux en vue de favoriser l’alphabétisation des populations via des périphériques mobiles, étant donné que la quasi-totalité des Africains ayant atteint l’adolescence ont accès à un téléphone portable.
Cette éducation généralisée contribuera inévitablement à renforcer notre épanouissement individuel et collectif, et à résorber le chômage endémique par la multiplication d’initiatives entrepreneuriales.
S’intéresser à ces langages informatiques en Afrique, c’est donc investir dans le présent et dans l’avenir du continent, ainsi que dans le potentiel des jeunes, favorisant une nation prospère et une société moderne.
D’aucuns m’ont rappelé que ce discours pouvait être inaudible dans un environnement où plus de 50% de la population en âge d’aller au lycée (données de la Banque mondiale https://blogs.worldbank.org/fr/africacan/yep-about-reading-and-writing-again) ne maîtrise pas l’alphabet français qui est pourtant enseigné en Côte d’Ivoire depuis 1887 ; cet alphabet qui nous permet de maitriser la langue française qui est la langue officielle de la Côte d’Ivoire et grâce à laquelle nous pouvons communiquer aisément et utilement avec un plus grand nombre de personnes.
Ils ont expliqué leur réserve par le fait que malgré l’importance de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, certaines régions restent encore privées d’accès à l’éducation alphabétique un siècle plus tard, faute d’infrastructures scolaires et d’enseignants. Dans ces conditions, envisager l’enseignement généralisé du code informatique, qui requiert des équipements modernes, ne peut être qu’une vue de l’esprit.
Malgré ces observations, je propose que nous gardions espoir. Engageons-nous résolument dans la voie de l’apprentissage du code informatique. Les personnes alphabétisées qui savent lire, comprendre et écrire, devraient, si elles ne l’ont pas déjà fait, se familiariser avec le code informatique. Elles pourront ensuite le transmettre à leurs enfants, et idéalement, à leur communauté. Comment pourrions-nous accompagner nos enfants si nous n’avons aucune connaissance de ces compétences auxquelles ils seront inévitablement confrontés les années à venir aussi bien dans leurs programmes scolaires que dans la vie professionnelle ? Le faisant, le fossé technologique entre l’Afrique et les autres continents ne sera pas insurmontable et ne nous laissera pas définitivement à la traîne.
N.B. : Ne l’oubliez pas, donner du sang peut sauver une vie. Faites un tour dans un centre de transfusion sanguine pour faire un don. J’apprends dans les coulisses que le besoin en ce moment est largement plus grand que les poches disponibles.
Faites le geste qui sauve !