Le 23 avril dernier, était célébrée la Journée internationale du livre et du droit d’auteur, une journée instituée par l’UNESCO depuis 1995 pour promouvoir le plaisir de la lecture ainsi que l’importance du livre comme un pont entre les générations et les cultures.
A cette occasion, la Directrice générale de l’Organisation onusienne, Mme Azoulay, a rappelé l’importance du livre dans son message (https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000389462).
Le livre est un outil indispensable pour soutenir l’éducation. Parmi ses multiples fonctions, il permet d’accéder à la connaissance et à l’information. Il contribue de ce fait à la concrétion d’une conscience collective.
De plus, le livre est un puissant vecteur culturel. Nombre de peuples ont adopté certaines cultures simplement en lisant des œuvres de leurs auteurs.
Ainsi, dans l’édification d’une conscience collective de nos jeunes nations, il est primordial de le rendre accessible au plus grand nombre. Cela implique non seulement d’encourager la lecture, mais aussi de soutenir l’écriture, l’édition, la distribution, la promotion, en somme toute la chaîne de valeur du livre.
Ces dernières années, principalement grâce à l’école, le livre entre progressivement dans nos mœurs. En cela, bien que le livre imprimé reste le plus prisé, les habitudes de lecture évoluent.
De plus en plus de personnes lisent sur leurs écrans dans les VTC, dans les salles d’attente, voire même à l’hôpital entre deux contrôles. Dès lors, les auteurs africains devraient proposer une version numérique de leurs œuvres pour ce nouveau public de lecteurs, tout en continuant d’offrir une version imprimée pour ceux qui préfèrent l’objet traditionnel.
Les avantages du livre numérique sont nombreux. Il est disponible pour les lecteurs même dans les régions où le livre physique n’est pas distribué. Son coût est généralement plus abordable et il est facilement portable. La personnalisation de la lecture est également un atout important puisque le lecteur peut ajuster la taille du texte, la luminosité de l’écran, etc., selon ses préférences.
Pour les auteurs indépendants, le livre numérique offre l’opportunité de s’émanciper de contraintes subjectives des éditeurs traditionnels pour publier leurs œuvres et toucher un public mondial. Il n’est pas superflu de souligner que de nombreux éditeurs traditionnels vont sur des plateformes de diffusion de livres numériques pour dénicher et signer des talents.
Dans ce contexte, les éditeurs traditionnels, justement, devraient développer des sites web et des plateformes de téléchargement pour rendre disponibles les œuvres de leurs auteurs, afin de répondre à cette demande croissante de contenu numérique.
Bien sûr, je suis conscient des risques associés à la distribution du livre numérique, notamment en ce qui concerne le partage non autorisé et ses conséquences sur les revenus des auteurs et des autres parties impliquées dans la production de l’œuvre. Mais a-t-on vraiment le choix aujourd’hui ?
Il faut voir le bon côté des choses. L’avènement de YouTube par exemple a été le catalyseur d’une explosion de talents aussi nombreux que variés. De plus, ces artistes parviennent à mieux vivre de leur art de nos jours, grâce à ces plateformes numériques qui les a révélés, que lorsqu’ils évoluaient dans l’environnement traditionnel de l’industrie musicale.
En fin de compte, l’objectif de tout auteur est de faire connaître ses idées, et de les laisser humblement dans la sphère publique. Limiter la production et la consommation du livre à une élite, surtout en Afrique où le taux d’alphabétisation des populations est faible, serait une erreur contraire à l’idéal même d’éducation des masses et de partage de la connaissance.
Il n’y a que dans des esprits inféconds que le livre doit rester un symbole de prestige.
