Voici décrit le profil d’un directeur de la communication compétent

Il m’est arrivé, comme on peut l’imaginer pour un communicant curieux de savoir ce qui se fait de mieux dans son écosystème professionnel, de prendre part à diverses activités corporate (séminaire, forum, salon…) à Abidjan et ailleurs.

A ces occasions, je me suis adonné à un exercice. J’ai tenté, pour des évènements d’une envergure nationale ou internationale, de décrypter la communication du promoteur. J’ai observé son déploiement opérationnel. Et parfois, bien plus que les actions, j’ai voulu savoir qui pilotait la communication. Dans la majorité des cas, cette tâche revenait au directeur de la communication (DirCom) de l’organisation promotrice de l’événement. J’ai alors cherché à connaître le profil général d’un directeur de la communication d’une organisation (a priori) crédible à Abidjan en 2022.

Pour le décryptage que j’ai pu faire, j’ai dessiné une sorte de portrait du personnage à ce poste. Et j’en ai déduit ce qui suit.

Contrairement à ce qui se pratiquait par le passé où le choix d’un directeur de la communication dépendait d’abord de sa capacité rédactionnelle et de son relationnel, les tendances ont évolué.

Aujourd’hui, il ne s’agit plus de seulement savoir rédiger un communiqué de presse ou d’avoir le bagout en public. Un directeur de la communication doit démontrer des compétences aussi bien techniques de son métier que transversales.

Mais avant d’examiner ces compétences, découvrons la mission d’un directeur de la communication.

Les missions du directeur de la communication

Un directeur de la communication est celui qui définit en liaison avec sa direction la stratégie de communication de l’organisation. Puis, il coordonne les actions opérationnelles de cette stratégie dans le but d’atteindre les objectifs de l’entreprise.

Maintenant que nous savons un tout petit peu mieux ses missions, examinons quelles devraient être ses compétences.

Les compétences d’un directeur de la communication

Avoir une bonne culture juridique

L’une des missions essentielles du directeur de la communication est de promouvoir l’image de marque de l’organisation ; pour ce faire, il lui faut avoir entre autres une culture juridique relativement poussée. Il sera parfois confronté à la gestion du droit à l’image, du droit d’auteur, de la propriété intellectuelle, etc. Il doit comprendre ce que cela représente et éviter autant que possible des manquements graves à son entreprise.

Dans de nombreux cas, cette culture juridique leur fait défaut. Ces directeurs de la communication continuent de garder en ligne, sans s’en préoccuper, des sites Web de leurs organisations ne comportant ni politique de confidentialité ni de mentions légales. Et même lorsqu’elles y figurent, elles sont généralement partielles voire fantaisistes. Faut-il rappeler que l’affichage des mentions légales est obligatoire.

Maitriser la communication et plus globalement le marketing digital

Il est aujourd’hui indispensable à l’ère du Web 3.0 de maitriser les instruments de la communication numérique. La majorité des outils de communication traditionnelle évolue vers la digitalisation. Il est inimaginable qu’un directeur de la communication fasse abstraction de cette technologie dans sa charge professionnelle. Connaitre le fonctionnement d’un site Web, pouvoir faire un bon usage des médias sociaux ou même savoir programmer un logiciel devrait l’aider à maximiser son efficacité.

Développer une stratégie de relation presse gagnant/gagnant

La presse est un relai indispensable dans toute stratégie de communication. Seulement, sur un même évènement, parfois le traitement d’un message peut diverger. Or, l’organisation veut véhiculer un message spécifique et cohérent. Le directeur de la communication devrait savoir convaincre ses relais dans les médias à cet effet. Pour en arriver là, il faut bien entendu avoir développé une relation de confiance où toutes les parties y ont un intérêt.

Faire preuve de créativité et d’adaptation

Il est connu que le métier de la communication requiert de la technique et de l’art. Le directeur de la communication devrait savoir manier les outils à sa disposition. Et faire preuve de créativité pour imprimer dans la conscience de son public cible les signes de la marque qu’il défend.

Avoir conscience et intégrer les enjeux de responsabilité sociétale et environnementale

Les populations parmi lesquelles les publics cibles des organisations sont de plus en plus sensibilisées aux problématiques économiques, sociales et économiques du monde dans lequel nous vivons. Il faudrait dans la communication et les actions de l’organisation les prendre en compte. Par exemple chez Web Et Editions, le partage, la solidarité interpersonnelle est une démarche précieuse. Elle prend divers aspect. Nous sommes donneurs bénévoles de sang, nous promouvons la culture de la formation initiale et continue notamment par le blogging, les vidéos, podcasts et événements, nous contribuons à la sauvegarde de notre flore par le planting d’arbres, etc.

Être capable d’écoute

L’écoute est une qualité majeure pour tout professionnel qui veut mener sa barque à bon port.

Pouvoir mobiliser les ressources

La capacité de gérer aussi bien les ressources à sa disposition que les hommes qui interviennent sous son autorité est également une qualité recherchée.

Être capable d’empathie

On ne peut réussir dans ce métier sans une intelligence émotionnelle. Être capable de traiter avec diverses sensibilités politiques, de faire face à des jeux d’influence, conquérir la confiance, analyser, faire preuve de discernement sont autant de qualités non exhaustives d’un directeur de la communication.

Avoir des bases solides en anglais.

Dans la plupart des évènements internationaux, il est utile d’être familier de la langue de Shakespeare pour communiquer aisément avec certains publics. Cette langue est aussi à connaitre pour manier avec beaucoup plus d’efficacité certains outils sur le Web.

En somme, un directeur de la communication qui délègue à une agence le déploiement total de la communication d’une organisation dont il a la charge est un parfait incompétent. Il doit plutôt agir comme un concepteur et un coordinateur de la stratégie définie avec sa hiérarchie et dont il a la responsabilité d’exécution. Parce qu’il est censé connaître mieux que quiconque les objectifs de son organisation.

Qu’auriez-vous ajouté à ces compétences ?